1) Mouillage forain sur ancre,
sans bout à terre
- Avoir une bonne ligne de mouillage
: 50 mètres de chaîne et 50 mètres de câblot, est un minimum. Vous
aurez souvent à mouiller en eaux profondes, 10 à 20 mètres sont
fréquents
- Mouillez long, abandonnez la
vieille règle des Glénan, trois fois la hauteur d’eau. En fait, 5
fois la longueur du bateau est une règle qui convient, sauf si vous
êtes amené à mouiller en eau très profonde, auquel cas la bonne
règle est : ‘avec un bon
guindeau, on ne compte pas’.
- Un bon guindeau électrique en
parfait état de fonctionnement, est un élément de sécurité
essentiel.
- Mouiller simple, dans un
environnement ou le vent peut se lever brutalement, relève de la
sécurité active. S'il faut remonter le mouillage en urgence, il faut
que la manœuvre puisse s'effectuer facilement et... rapidement,
voire très rapidement...
- Ayez une bonne ancre fiable.
Sans entrer dans des querelles stériles , la vieille CQR ne convient
vraiment pas. Nous avons à bord une Delta qui va bien, et
semble-t-il toutes les ancres modernes, chargées sur la pointe, vont
bien.
- Ayez une 2ème ancre à bord, d’un
type différent . Nous avons une FOB THP pouvant servir sur des
fonds différents. de plus, c’est même une sécurité, au cas peu
probable où vous seriez amené à abandonner votre ligne principale,
ce qui n’arrive qu’aux autres. ***
- Ayez à bord, une troisième ancre,
légère, en alu, de type Fortress, très utile pour écarter le bateau
d’un quai rugueux, ou pour mouiller léger, au cas ou votre guindeau
viendrait à vous lâcher, ce qui n’arrive qu’aux autres....
Accessoirement, ces ancres accrochent de façon incroyable, la ligne
de mouillage étant constituée de quelques mètres de chaîne, et d’une
ligne plombée.
- Peindre son ancre pour
l‘identifier, est une bonne chose. Peignez là en blanc ou en jaune,
ce qui permettra une meilleure identification. Gardez en tête que
même par plus de 20 mètres de fond, vous verrez votre ancre et le
fond. Vous verrez en particulier si votre ancre accroche bien.
- Cherchez et trouvez les fonds qui
vont bien : sable ou vase. Encore une fois, dans la plus part des
cas, vous verrez les fonds
- Mouillez en marche arrière, pour
être sûr que votre ancre accroche. Vous le verrez se poser, vous
verrez piquer sa pointe. Allongez 5 mètres puis bloquez votre
guindeau. Vous verrez votre bateau rappeler. Avant qu’il ne soit
complètement arrêté, lâchez de la chaîne, à la demande, toujours
bien tendue. Une fois la longueur de chaîne voulue, bloquez le
guindeau et mettez en marche AR, progressivement jusqu’à 2.000
tours. Prenez un alignement à la côte, si votre mouillage tient,
vous êtes bien mouillé...
- Pensez à installer un amortisseur
de chaîne à votre étrave, pour soulager votre guindeau, il n’est pas
fait pour supporter les à coups du clapot. Un bon amortisseur,
comporte deux bouts et une main de fer. Les bouts passant par les
deux chaumards d‘avant. Votre davier et son porte à faux, ne sont
pas fait non plus pour supporter les à coups du clapot. Et puis,
vous verrez que vous dormirez mieux.
- Si vous avez un bon logiciel
traceur de cartes, conservez l’archive de votre trace avant de la
couper. Si besoin, est, dans la nuit, vous pourrez vérifier si vous
avez chassé.
*** ces lignes étaient écrites avant
que je ne perde accidentellement et stupidement mon mouillage principal,
au beau milieu du rail des Dardanelles, par plus de 100 m de fond !!!
J'ai du accrocher une épave, et prisonnier. il a fallu la sacrifier...
Cà n'arrive pas qu'aux autres...
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2) Mouillage forain sur ancre,
avec deux bouts à terre
J’ai vraiment horreur de çà.
D’abord parce qu’il faut vraiment bien connaître la côte ou l’on
passe ses bouts, ensuite parce qu’il faut bien connaître les trous
de vents à la côte. Et surtout, parce que la plus part du
temps en solo, c’est la manœuvre la plus délicate pour moi.
- Les Capitaines de Gulets, font çà
à la perfection. Il vous faudra gérer et la nature de la côte où
vous pensez passer vos bouts, et la nature du fond où poser votre
ancre. Tout cela n’est pas très commode. Si peu commode, qu’observez
bien les Gulets, elles mouillent toujours au même endroit...
- Il y a des endroits où vous ne
pourrez pas faire autrement : baie de Gocek et Gemiler en
particulier, mais aussi beaucoup d’autres lieux où la configuration
des fonds et de la côte rendent impossible un mouillage classique.
Alors, mode d’emploi :
- Une fois repéré le lieu qui
vous convient, mettez à l’eau votre annexe, et chargez un
équipier d’aller passer un bout à terre. Pensez à le munir d’un
peu de chaîne, si vous avez à vous accrocher à un rocher.
- Puis votre équipier larguera
sa longue aussière en dérivant sous le vent et dans son axe.
Jusqu’à ce qu’il juge que vous aurez assez d’eau, vous
permettant manœuvrer tranquillement en venant sur lui en marche
arrière.
- Faites votre manœuvre de
mouillage comme pour un mouillage classique, en calculant bien
l’angle du vent pour revenir sans problème sur votre équipier
dans l’annexe.
- Revenez sur lui, récupérez la
aussière, réglez longueur de chaîne, longueur de aussière en
fonction de la hauteur d’eau.
- Allez passer le deuxième bout
à terre et vérifiez si le bateau prend bien le vent, plein
arrière. S’il vous prend par la hanche, il sera très difficile à
votre ligne de mouillage de tenir le bateau. Sauf si vous avez
mouillé ultra long, ce que font le Gulets qui mouillent
couramment plus de 200 mètres de chaîne !!!
- Dans ces conditions,
empenneler est une prise de risque considérable. Plus c‘est
simple, plus c’est facile, mieux cela vaut. Oringuer, complique
un peu plus ...
- Maintenant, si vous êtes seul...
tssss..... tssssss... bon courage !!!
- si vous pouvez approcher la
côte à quelques mètres, avec assez de fond, un petit grappin
inox, 50 cm de chaînettes inox de 5 et 10 mètres de bout de 8,
vous permettront d’accrocher la côte et vous laisseront peut
être le temps d’aller passer un bout à terre.
- A la nage, avec des palmes en
nageant sur le dos, vous permet de tirer convenablement votre
aussière. Après, c’est beaucoup de réglages, qui vont rarement
bien.
- Une autre solution est de
venir en marche arrière et de mouiller une grosse quantité de
chaîne en plomb de sonde, vous laissant un peu de temps pour
aller passer votre bout à terre
- Une variante est de mouiller
une ligne légère courte, à l’arrière, vous laissant aussi un peu
de temps.
- Penser qu’il suffit de laisser
le moteur en prise en marche arrière est une fantaisie... Le pas
de vote hélice fera évoluer votre bateau, sur un des coté, avec
le risque non négligeable que le flux de votre hélice n‘aspire
la ligne que vous tirez désespérément vers la côte. Comme il n’y
plus personne à bord, je vous garanti une bonne montée
d’adrénaline. Je peux vous le garantir, j’ai testé.....
- Une solution, plus longue,
mais bien plus sûre, consiste à mouiller d’abord de façon
classique, sur ancre. Puis de venir à terre avec votre annexe et
une longue ligne reliée à une défense qui fera office de
flotteur, cette ligne s’allongera sous le vent de la côte, et il
ne vous restera plus qu’à remouiller votre ancre pour revenir
sur votre ligne et son flotteur, en prenant bien soin de ne pas
le faire aspirer par le flux de votre hélice en marche
arrière... Ce qui n’arrive pas qu’aux autres....
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